ETF or : comprendre les fonds négociés en bourse liés à l’or

En 2023, plus de 200 milliards de dollars étaient investis mondialement dans des véhicules financiers permettant une exposition à l’or sans posséder de lingots physiques. Malgré leur popularité croissante, ces instruments financiers ne répliquent pas toujours fidèlement le cours de l’or, en raison de frais de gestion ou de mécanismes de détention variés.

Certains produits offrent une convertibilité en métal physique, tandis que d’autres se contentent d’une exposition synthétique basée sur des contrats financiers. Les choix techniques et réglementaires influencent directement la liquidité, la fiscalité et les risques supportés par l’investisseur.

ETF or : de quoi s’agit-il et comment fonctionnent-ils concrètement ?

Les ETF or, ou fonds négociés en bourse adossés à l’or, ouvrent la porte du marché de l’or à tous ceux qui souhaitent investir depuis leur plateforme de bourse habituelle. Un ETF or s’échange comme une action, mais sa cotation dépend du cours de l’or ou d’un panier d’entreprises du secteur aurifère. Concrètement, l’investisseur ne détient pas un lingot dans un coffre, mais une part d’un exchange traded fund géré par une institution financière.

Plusieurs grandes familles d’ETF or existent, chacune avec ses spécificités :

  • Physique ETF : ici, le fonds détient véritablement de l’or physique, stocké en toute sécurité. Parmi les références, on trouve le SPDR Gold Trust, l’iShares Physical Gold ou encore l’Amundi Physical Gold.
  • Certains ETF reposent sur des contrats financiers ou investissent dans des actions de sociétés minières (ETF secteur aurifère). Ils reproduisent la performance du prix de l’or ou celle des entreprises du secteur, sans garantir la détention du métal.

Le choix dépend du profil d’investisseur et des objectifs poursuivis. Ceux qui visent une exposition directe à la matière première s’orientent souvent vers les ETF adossés à l’or physique, qui éliminent les soucis logistiques. D’autres misent sur les ETF actions, axés sur les sociétés minières aurifères : ils offrent un potentiel de hausse plus marqué, mais aussi une volatilité accrue.

La liquidité constitue un autre argument de poids. Acheter ou vendre un ETF or se fait en quelques secondes, pendant les heures d’ouverture des places boursières. Cette flexibilité, combinée à la transparence des exchange traded funds, permet de suivre en temps réel son exposition au cours de l’or ou à l’évolution du secteur aurifère.

Avantages, limites et points de vigilance à connaître avant d’investir

Si les ETF or attirent autant, c’est pour leur liquidité et leur simplicité d’utilisation. La négociation sur les marchés financiers se fait sans contrainte, à chaque session d’ouverture de la bourse. Plus besoin de s’occuper de stockage ou d’assurance pour le métal physique : la gestion est allégée, la diversification facilitée. D’ailleurs, les ETF or s’intègrent aisément à un compte-titres ordinaire (CTO), à un plan d’épargne en actions (PEA) ou à une assurance-vie, selon les supports proposés.

Cependant, il convient de garder un œil attentif sur les frais de gestion. Leur niveau fluctue selon l’émetteur, la structure choisie et le type d’adossement (physique ou synthétique). La tracking error, c’est-à-dire l’écart de performance entre l’ETF et le cours de l’or, peut rogner le rendement, surtout sur les ETF synthétiques ou peu liquides.

Les risques ne se limitent pas aux variations du prix de l’or. Le risque de contrepartie doit être analysé, notamment quand l’ETF s’appuie sur des contrats financiers plutôt que sur de l’or physique réellement détenu. D’autres facteurs entrent en jeu : risque de marché, risque de change (lorsque l’ETF est en dollars), ou risque institutionnel. Même les établissements financiers les plus réputés ne sont jamais totalement invulnérables.

Impossible d’ignorer désormais l’aspect ESG. Certains investisseurs se tournent vers des ETF or qui s’engagent sur le respect des droits humains et la traçabilité de l’or extrait. L’enjeu n’est plus seulement financier, mais aussi éthique, un critère déterminant pour de nombreux épargnants soucieux d’investissement responsable.

Main tenant un smartphone avec graphique or en fond urbain

Faut-il intégrer un ETF or à son portefeuille ? Quelques repères pour décider

Ajouter un ETF or à son portefeuille n’a rien d’automatique. C’est une décision qui se construit en fonction de la stratégie, de l’appétence au risque et des objectifs personnels. D’un côté, l’or physique, lingots, pièces, barres, rassure par son aspect palpable et sa réputation de valeur refuge. Mais il suppose des coûts logistiques, des frais pour un stockage sécurisé et une liquidité pas toujours optimale. L’ETF or supprime ces obstacles, avec la possibilité de revendre sur les marchés financiers, sans surcoût ou décote liée au métal.

Pour ceux qui cherchent à diversifier face à la nervosité des marchés actions ou à l’incertitude géopolitique, l’ETF or s’impose comme un levier pertinent. Il prend place dans une allocation équilibrée, aux côtés d’ETF secteur aurifère, d’ETF économie circulaire ou d’ETF émergents. Certains optent pour des ETF adossés à de l’or physique (SPDR Gold Trust, iShares Physical Gold, Amundi Physical Gold) afin de limiter le risque de contrepartie.

L’arbitrage entre or physique et ETF or dépend aussi de la fiscalité, des conseils reçus et de la vision à long terme. Pour sélectionner les meilleurs ETF, mieux vaut ne pas se limiter à la performance historique. Il est judicieux d’examiner la tracking error, les frais de gestion, la liquidité, la politique de réplication et la robustesse de l’émetteur. Les investisseurs les plus prudents évitent de surcharger leur portefeuille en or : la diversification reste la clé. Les ETF or apportent une alternative moderne à la détention traditionnelle, mais rien ne remplace le discernement ni l’analyse du contexte économique global.

Choisir d’inclure ou non un ETF or, c’est finalement accepter de jouer sa partition entre prudence, réactivité et conviction. L’or, qu’il soit tangible ou sous forme d’ETF, continue d’attirer les regards. À chacun de décider jusqu’où il souhaite s’y exposer… et comment.

Plus de contenus explorer

Arrêt maladie sans perte de salaire : conseils et astuces pour y parvenir

Les statistiques ne mentent pas : chaque année, plus de cinq millions d'arrêts maladie sont prescrits en France. Pourtant, la plupart des salariés ignorent

Financement de la perte d’autonomie : solutions et conseils pratiques

2 000 euros. Parfois plus. C'est ce qu'il reste à payer chaque mois, pour une personne âgée dépendante en France, une fois les aides